Limiter notre impact écologique généré via la production et la consommation d’énergie est depuis quelques années devenu un enjeu majeur en commun pour de nombreux pays dans le monde. Notamment pour la France et l’Europe de manière générale. C’est dans ce but que plusieurs traités ont été signés. Dont l’Accord de Paris qui met en avant la volonté de plusieurs pays de se lancer dans la transition énergétique. Cette transition doit permettre de limiter le taux de pollution dans l’atmosphère et donc lutter contre les changements climatiques. Mais quel a été l’impact de la Covid-19 sur les enjeux énergétiques ?
La transition énergétique avant le Coronavirus
Le concept de la transition énergétique a émergé à partir de 1980 en Autriche et en Allemagne. Elle est présentée comme un ensemble de changements majeurs mis en œuvre concernant les énergies. Elle fait intégralement partie du plan de développement durable élaboré par l’Etat dans le but de stopper le réchauffement climatique.
Les enjeux
La transition énergétique vise à transformer les systèmes de production, de distribution et de consommation d’énergie. L’objectif étant de réduire considérablement le recours aux énergies fossiles. En effet, elles sont les principales responsables des émissions de GES. Dans un second temps, la transition énergétique serait un moyen d’atteindre notre indépendance énergétique. L’État veut pouvoir produire toute l’énergie dont la population a besoin. Cette autonomie complète n’est atteignable que grâce aux énergies renouvelables.
Nous avons vu que la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables sont étroitement liés. Mais ce n’est pas l’unique dispositif à mettre en œuvre. En effet, le gouvernement a également prévu la réduction de la consommation énergétique du secteur bâtiment qui est particulièrement énergivore. C’est dans cette optique que des outils d’incitation à la rénovation énergétique des logements ont été mis en place. Citons notamment la valorisation des bâtiments à énergie positive et la mise en place d’aides financières pour couvrir une partie des frais engagés par les travaux de rénovation énergétique.
L’impact de la crise sanitaire sur la transition énergétique
Pour atteindre ces objectifs, notre Gouvernement à mis en place différentes actions qui ont par ailleurs été ralenties par l’apparition de la Covid-19. En revanche, cela fait plusieurs mois que la consommation énergétique est en baisse. Et c’est en grande partie dû à la crise sanitaire que nous vivons depuis bientôt un an maintenant. Cette crise sanitaire et économique a modifié en profondeur la consommation énergétique à l’échelle mondiale.
En effet, les transports de longue distance ont considérablement diminué, alors que le télétravail a augmenté, entraînant une baisse d’utilisation d’énergie. De plus, l’industrie a également été impactée de manière importante puisque la demande de pétrole a chuté et les énergies renouvelables sont de plus en plus demandées.
De plus, pour contenir et tenter d’arriver à bout de l’épidémie covid-19,de nombreux pays touchés ont prononcé un confinement total. Cela fait maintenant plusieurs mois que les activités humaines sont au ralenti. Les rues sont vides dans de nombreuses villes du monde. Plus les embouteillages et la plupart des avions sont condamnés à rester à terre. Au premier abord, cela aurait un impact positif sur l’environnement.
Effectivement, l’arrêt des activités économiques engendre une baisse des rejets de polluants. Tous ces phénomènes ont significativement participé à la baisse des émissions de CO2. L’impact de la crise sur le climat est bien réel.
D’après la DNV GL (société norvégienne indépendante de classification), le niveau de la consommation énergétique pourrait baisser d’environ 7% d’ici à 2050.
Le coronavirus va-t-il retarder ou relancer la transition énergétique ?
Au premier abord, on note que la Covid-19 a eu un impact positif sur l’environnement. En revanche, alors que cela a provoqué la baisse des activités, voire l’arrêt total de nombreux secteurs, c’est également le cas en ce qui concerne les énergies renouvelables.
Selon le rapport de la BNEF (Bloomberg New Energy and Finance), ce recul s’applique notamment aux filières solaires et éoliennes.
De plus, à cause de la hausse du dollar, qui a engendré une hausse des coûts de production, on note des conséquences catastrophiques sur le développement des enr. D’ailleurs, les entreprises photovoltaïques sont les plus atteintes.
La crise économique va donc rendre difficile l’accroissement des énergies renouvelables dans le mix énergétique français. Et la chute du prix du pétrole ne va faire qu’accentuer cette difficulté. En effet, les pays ayant une situation économique délicate seront très fortement tentés de recourir aux énergies fossiles pour faire des économies. À ce stade, l’environnement n’est plus une priorité pour la majorité d’entre eux. Cela signifie que la transition énergétique est menacée.
Pourtant, d’après certains experts, c’est le moment de l’accélérer. Effectivement, parce que le bilan environnemental pendant la période de confinement pourrait faire prendre conscience aux citoyens et aux entreprises des effets nocifs de l’activité humaine. Cette prise de conscience serait un réel moyen d’inciter la population à limiter son impact écologique.
Covid-19 : C’est l’occasion parfaite
Pour relancer la transition énergétique, les Etats devraient mettre en œuvre des stratégies dans le but de réduire les gaz à effet de serre (GES). Notamment via le développement des énergies renouvelables à des échelles locales. Les plans d’aides financières ont été mis en place afin de limiter la récession. Les Etats-Unis vont bénéficier de 2 200 milliards de dollars. 345 milliards pour la France et 750 milliards d’euros pour l’Allemagne.
Les défenseurs du climat vont donc avoir un œil très insistant concernant les décisions prises par les différents Etats pour relancer l’économie. Ils demandent aux gouvernements d’investir dans le secteur renouvelable et la rénovation énergétique. Mais également dans les bâtiments résidentiels et la mobilité verte. Tout cela avec pour objectif d’atteindre les voeux de la Cop 21 2015 : soit limiter à 2°C le réchauffement climatique.
La Covid-19 : pour ou contre l’environnement ?
De manière générale, la crise sanitaire a été très bénéfique pour la planète, mais pas pour l’économie. En effet, elle a engendré l’arrêt de l’activité humaine, activité qui provoque énormément de pollution. A première vue, elle devrait jouer en faveur de la transition énergétique. Pourtant, ce bilan environnemental positif temporaire ne durera pas. D’autant que les États vont sûrement mettre au second plan la transition écologique pour relancer l’économie.